Langsamer Satz
Suite Lyrique
Quatuor n°4
« Nous tenions tout particulièrement à remercier M. Walter Levin qui nous a fait partager sa passion et son savoir pour le répertoire de l’école de vienne en particulier la suite lyrique de A. Berg et le 4e Quatuor de Schoenberg. Nous avons grâce à lui découvert la richesse de ces quatuors et lui en sommes infiniment reconnaissantes. » Le Quatuor Psophos.
Trois points extrêmes dans le parcours des trois compositeurs habituellement rassemblés sous la bannière de la seconde Ecole de Vienne : 1905, 1925, 1936. Trois œuvres qui marquent chacune à leur façon l’étroite relation à la tradition, revendiquée par les membres d’une Ecole connue pour avoir bouleversé le langage musical au début du XXème siècle. 1905 : avec le Mouvement lent de quatuor de Webern, il s’agit de l’école avant l’Ecole. Ce dernier, ainsi que son condisciple Alban Berg, ont rejoint le cours privé de composition de Schoenberg depuis moins d’un an. 1925 : la Suite lyrique de Berg tient, elle, du chef-d’oeuvre de la maturité ; une œuvre traversée de tensions « inconciliées » entre les nouveautés de langage et une inscription profonde dans la tradition austro-allemande, et même spécifiquement viennoise. 1936 : le Quatrième Quatuor de Schoenberg quant à lui est une œuvre de l’exil américain. Il s’inscrit dans ce que Leibowitz a appelé les œuvres du « naturel dodécaphonique » : une certaine sérénité de ton va de pair avec une réalisation sérielle déliée, qui ne dédaigne pas l’emprunt à des éléments traditionnels, issus de la grammaire tonale. On admirera une fois de plus la clarté avec laquelle Ayako Tanaka et Bleuenn Le Maître aux violons, Cécile Grassi à l’alto et Ingrid Schoenlaub au violoncelle livrent l’Allegro conclusif, une clarté intrinsèque qui semble indiquer une voie non pas au sérialisme total du futur proche, mais à certaines retrouvailles qu’il connaîtrait plus tard avec une sensualité qu’on pourrait peut-être dire polie, comprise dans la conception structurelle elle-même. Bertrand Bolognesi