Cinéma surréaliste d’Europe et d’Amérique Trio Énéide

Vendredi 10 mars ı 20:00
Théâtre des Variétés
20H – Concert / Cinéma – Théâtre des Variétés
<p>Trio Énéide</p>
<p>Claudio Bettinelli, percussions<br />
Hervé Cligniez, clarinettes<br />
François Salès, cor anglais, EWI et theremin</p>
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<div class="">Charlie Adamopoulos, mise en son</div>
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<p>Trio Énéide</p>
<p>Claudio Bettinelli, percussions<br />
Hervé Cligniez, clarinettes<br />
François Salès, cor anglais, EWI et theremin</p>
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<div class="">Charlie Adamopoulos, mise en son</div>
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<p>Trio Énéide</p>
<p>Claudio Bettinelli, percussions<br />
Hervé Cligniez, clarinettes<br />
François Salès, cor anglais, EWI et theremin</p>
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<div class="">Charlie Adamopoulos, mise en son</div>
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1h10 sans entracte

Trio Énéide

Claudio Bettinelli, percussions
Hervé Cligniez, clarinettes
François Salès, cor anglais, EWI et theremin

Charlie Adamopoulos, mise en son

Georges Melies
L’Alchimiste Parafaragamus ou La Cornue infernale, 1906

Man Ray
Le Retour à la raison, 1923 – L’Étoile de mer, 1928

Mary Ellen Bute et Ted Nemeth
Synchromy n° 2, 1936

Norman McLaren
Points, 1949 – A Phantasy, 1952

Standish Lawder
Necrology, 1970

David Lynch
Lumière et Compagnie, 1995

Martin Reinhart et Virgil Widrich
TX-transform, 1998

Claudio Bettinelli
Intermezzo, 2022

François Salès
Try again, 2022 – Merz alors !, 2022

Ernst Moerman
Monsieur Fantômas, 1937

Ce ciné-concert singulier suit les traces des surréalistes français et s’aventure outre-Atlantique avec les pionniers du cinéma d’animation expérimental. Le tout accompagné par l’instrumentarium foutraque du Trio Énéide, entre musiques contemporaines écrites et joyeuses improvisations génératives.

Tarifs concert
Tarif plein :
25
13/25 ans :
10
-13 ans :
Gratuit*
*Entrée libre sur réservation

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INFOS PRATIQUES
PARKING

De manière générale, le tarif de nuit est applicable à partir de 19h : 0,20€ par tranche de 15 minutes*

Sauf pour certains évènements pour lesquels le forfait Spectacle "Festival Printemps des Arts" s’applique.

* Sous réserve de modifications

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Le surréalisme a ceci de commun avec le baroque qu’il désigne tout à la fois une période historique et un état d’esprit. Historiquement, le baroque est né à la fin du XVIe siècle en Italie et le surréalisme dans les années 1920 à Paris ; dans l’esprit, le baroque désigne ce qui est bizarre, extravagant et irrégulier, le surréalisme ce qui est délirant, imprévisible et défiant toute logique raisonnable.

 

Le projet de notre ciné-concert est de présenter non seulement des films directement issus de la période historique du surréalisme, mais encore des œuvres soit antérieures soit postérieures à cette période, mais dont l’esprit nous semblait indubitablement surréaliste. Notre programmation s’étend ainsi de 1906 à 2023.

 

Mais qu’est-ce donc que le surréalisme ? Dans le langage commun, qualifier une situation de surréaliste n’est pas toujours gage de compliment. C’est souvent qu’on juge l’affaire incompréhensible et absurde, voire moralement scandaleuse ou franchement inepte. Et le verdict de tomber : « Ça dépasse l’entendement ! ». Alors oui : « ce qui dépasse l’entendement » pourrait être une première entrée vers l’esprit surréaliste. Mais ce n’est pas suffisant, bien sûr. Le surréalisme, c’est aussi le rêve au pouvoir, l’absence de contrôle de la raison, la dictée de la pensée libérée des préoccupations morales ou esthétiques… Le surréalisme est infini à cerner.

 

Aussi adressons-nous à Dieu plutôt qu’à ses saints et laissons la parole à André Breton. Le premier film de notre programme étant L’Alchimiste Parafaragamus de Georges Méliès, écoutons Breton sur le sujet : « Les recherches surréalistes présentent avec les recherches alchimiques une remarquable analogie de but : la pierre philosophale n’est rien d’autre que ce qui devrait permettre à l’imagination de l’homme de prendre sur toutes choses une revanche éclatante. » Le surréalisme serait-il donc la revanche éclatante de l’imagination sur toutes choses ?

 

On le voit, l’esprit du surréalisme est fuyant, il est autant une action qu’une réaction, autant une construction qu’une destruction et il n’est certainement pas aussi illogique qu’on veut bien nous le faire croire. Mais une chose lui est indéfectiblement nécessaire : une souveraine liberté, si possible doublée d’une bonne dose de subversion. Outre cette liberté non négociable, nous avons privilégié deux axes majeurs comme critères de sélection des films constituant notre programme : une narration non linéaire (voire une absence totale de narration) et un rapport au temps qui défie les lois du bon sens. C’est pourquoi aucun des films que nous présentons ne sera résumable en quelques phrases. Car ce sont moins des histoires à suivre que des expériences physiques ou spirituelles à vivre.

 

Notre programme alterne œuvres européennes et nord-américaines. En effet le surréalisme, s’il est né à Paris, s’est exporté très vite aux États-Unis. Dès 1939, André Breton, Max Ernst et Man Ray (Américain d’origine) embarquaient à Marseille pour New York, y bouleversant la scène artistique américaine. Mais en vérité, un courant surréaliste était présent dans l’art américain dès 1930, avec notamment la figure majeure de Joseph Cornell ou celle plus insaisissable de Mary Ellen Bute. Nous présentons lors de ce ciné-concert des films de ces deux artistes, ainsi que de l’incontournable Man Ray, sans oublier le Canadien Norman McLaren, pionnier du cinéma d’animation.

 

Nous faisons également une place au surréalisme belge, dont l’importance n’est plus à démontrer, avec une œuvre qui nous tient particulièrement à cœur : M. Fantômas d’Ernst Moerman, merveille d’insolence et d’inventivité, baignant dans un amateurisme solaire.

 

Les œuvres les plus récentes de notre programme montreront que l’esprit du surréalisme est toujours vivace, avec des films plus ou moins underground tels que l’hypnotique Necrology de Standish D. Lawder ou le glaçant Tx-transform de l’Autrichien Virgil Widrich, virtuose de la mise en abyme, ou encore une minute de mystère absolu signée du célèbre David Lynch – plus quelques surprises en première création.

 

Tout cela prouve que l’aventure surréaliste, « attitude inexorable de sédition et de défi » (André Breton) au but déclaré de « changer le monde » (Arthur Rimbaud) n’est jamais terminée ! Musicalement notre quatuor s’inscrit volontiers dans cet esprit de liberté joyeuse, s’aventurant sur d’étroits chemins de crête, entre musiques contemporaines écrites et improvisations génératives, entre instruments traditionnels et lutherie sauvage. L’énumération de notre instrumentarium, foutraque inventaire à la Prévert, suffira à s’en convaincre : une clarinette basse, une guitare électrique, un duduk, un thérémine, un hautbois électronique, des saladiers, un cochon rose et on ne vous dit pas tout…

 

François Salès

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